Pour louise catherine drève et son installation « mise en pièces ». Photographies d’Heriberto Aguirre.

07/02/2011

Sur des murs rapiécés, louise catherine drève nous offre un tour et un retour en quatre temps.
Une expérience où l’on ne peut guère identifier les coulisses (ils sont là pourtant). L’endroit et l’envers se valent, se lient.

1
Tout commence par une invitation au lit défait.
Un lit qui respire
Alors qu’il pourrait si bien se creuser
Ou s’encombrer ou se figer.

2
Puis je rentre dans un aéroport aux lignes de grains.
Les avions sont du feuillage.
Je suis rassurée d’être dans un dessin.
Je ne peux pourtant tout saisir
Je suis quand même bien seule
Différente
Entourée.

3
On retrouve le lit au centre, sec et repassé.
Trois bougies se reflètent sur un miroir posé à terre.
Elles bravent leur environnement pour une ascension combative.
Mon cœur se serre et s’en-boulle.
Cette fois-ci le lit creuse sous terre.
louise catherine drève adjoint la sérénité à son pendant, son revers, quelque soit son nom.

4
C’est le repli des veines : de l’arbre vers le cœur.
Celui qui n’avait que les traits de contour se retrouve plein, veineux, vivant.
Cela réveille.
Nous sommes au centre, au creux entre deux branches.
Des angles aigus ravivent mes artères comme celles de cet arbre noueux.

louise catherine drève transpose et notre voyage est celui de la peau: nous sommes l’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Peu importe les proportions. L’homme est à échelle variable.
L’expérience personnelle ne se dit pas, elle se sent.
L’artiste nous fait partager les tréfonds puis l’assomption.
Non, celle-ci n’est pas glorieuse.
Elle est brute, granuleuse comme le fusain.
Elle se finit posée sans écarts et sans remords.
louise catherine drève joue avec les murs
Pour que notre esprit les repousse
Pour qu’ils s’écartent ou nous enveloppent à notre passage.