Pour « L’épuisé » de Gilles Deleuze

19/02/2011

Je n’ai pas lu Quad de Samuel Beckett, mais j’ai lu L’épuisé de Gilles Deleuze qui suit. Je ne vous parlerai pas de ce qu’il s’y dit mais de ce que j’en ai fait.

Il y a n possibles m’a-t-on dit et rien pour les défaire ni même les contredire.
La cosmologie de la pensée dépasse le potentiel et se détourne du réalisable. Elle défend, elle englobe les n possibles de chaque instant.
Les nombres s’achèvent et les pronostics s’entretuent.

Le puit sans fond est chaleureux; tout comme l’univers sans périmètre. Ils sont l’assurance d’une fatalité toute rapetissée.

Le pouvoir de décision n’est rien face à l’épuisement des possibles et c’est mon insouciance qui chavire de plaisir.

J’aime être dépassée par les éléments qui m’appréhendent comme un étranger.

Le temps a trop pris la parole, alors qu’il n’a une emprise que parcellaire sur les choses. Il n’y a qu’à voir les photons, le temps ne fait rien à leur âge, ils sont jeunes depuis le Big Bang.

Chaque instant à chaque endroit est une fabrique de possibles. J’en ai vécu des tonnes.
Lorsque l’on s’arrête à 0, on  les rameute, c’est leur cocon, leur terreau. 1 est déjà un choix, un couperet à la main aveugle.

Se savoir tout petit dans un tumulte qu’on cerne d’un coup de pensée, voilà ce que je voulais transmettre. Alors j’ai mis des mots dans l’art pour créer un trampoline vers l’intangible.

La découverte de l’épuisement des possibles chez Gilles Deleuze casse les frontières, illumine leur futilité … ma réflexion a fait demi-tour.