Mary Veale, verre

07/02/2011

Les pages de verre de Mary Veale ou l’épaisseur historique.

Chaque page scelle et révèle un tourment enfoui silencieusement dans le verre.
Le  sujet inséré semble si proche car visible et pourtant d’un éloignement et d’un mutisme effarant.

Le  verre offre un langage qui convient bien à l’histoire.
Il procure une profondeur qui révèle la filiation des évènements et des sentiments, une grammaire faite de strates, un vocabulaire de l’espacement.
Le devant et le derrière, l’englobé et l’englobant règlent les phrases.

Le livre n’est pas fini.
Il est une expérience, un amas de signes à décoder avec ses yeux comme avec ses tripes.
Chaque page se torture et se délie à  sa manière.
Parfois une page sort du livre. De profil, une goutte s’y prolonge comme l’aspiration d’un trou  noir. Un univers retient son souffle.
C’est alors que l’épaisseur temporelle perd ses repères.