Fable
08/06/2013
Une libellule un jour rencontra ce qu’elle prit
Pour une de ses congénères et se dit :
« De quelle robe s’est-elle parée
A quelle fête est-elle donc conviée
Avec tant de couleurs et de fard
Elle ne pourra s’approcher
De quelques mares ou ruisseaux
Sans terminer au fond du gosier d’un crapaud. »
Une mouche, sur son chemin
Croisa une belle abeille
Et jalousa ses rayures :
« Quelle chanceuse est celle
Qui butine les palais colorés
Que sont les fleurs des prés. »
Mais elle revint sur sa pensée
Car une mouche va où cela lui chante
Et son vol la porte
Du dos des animaux jusqu’ à la cime des plantes
Des pierres au journal,
La mouche fait partout escale.
Un beau matin d’été, une maison de maître
Eu la chance de converser avec une hutte.
Elle marqua un grand dédain
Pour sa simple charpente,
Son manque d’ouvertures
En somme, cette hutte n’avait aucune stature.
A cela la hutte rétorqua avec le sourire :
« Oh toi grande demeure
Tu ne mires pas plus loin que la rue
Alors que c’est dans de vastes plaines
Que je plonge ma vue.»
Ainsi les petits n’eurent rien à envier
Aux hautains, aux majestueux,
Chacun en sa condition
Se trouvait au mieux.