D’un bord à l’autre du cercle polaire

25/04/2016

Faire glisser les visages photographiés par Esther Berelowitsch vers des paysages. Avec l’image, les mots conversent en leur langue. J’ai cherché dans les traits et  les attitudes, un phénomène météorologique pour qu’à la représentation de chaque individu répondent les pierres, le ciel, la neige ou les nuages. Les lecteurs/spectateurs, au cœur de cet échange libre, dessineront, je l’espère, un trait d’union égaré, appuyé ou amusé entre  l’instant posé et le conte.

Marju-Esther-Berelowitsch

Il est un vent

Comme un vol charnière

Un rapace en difficulté

Au carrefour des températures

En ombre avec sa proie

Riitta-Esther-Berelowitsch

La folie des jaunes

Avant le coucher de soleil

 

La glace se ravive

Et craque

S’empare des brumes au sol

 

Les ocres entrent

En clash violacé

 

Quel est l’astre qui s’occupe

Des crépuscules et des aurores

 

D’un trait rigoureux

Quelle trajectoire assume-t-il ?

Tiina-Esther-Berelowitsch

Il est un jargon de mains et de laine

Une série de passes

Les jambes en pont

La laine en autoroute

Sous le rasoir d’une funambule

 

Un équilibre pyramidal

Saisi  accroches

La nuque des brebis

Penchée en caresse

Avec les différentes poses

De sa tondeuse.

Aletta-Esther-Berelowitsch

Elle est un crocus

Un éveil

Des émeraudes pour corolles

Des yeux pédoncules

Elle prendra le prénom d’un vent

Armas-Esther-Berelowitsch

Eclaircir l’orage

Cisailler les marges

Eclabousser le ciel

D’une colonie d’oies

 

Il persiste tant de contrastes

D’un kilomètre à l’autre

 

Des chapes sans issue

Aux rédemptions météorologiques

Eino-Esther-Berelowitsch

En ton visage

Ruisselle

Le premier sang

D’une fonte

Des neiges

 

Sur tes joues

Vibre la caresse

Des roches boursouflées

 

En tes yeux

Il est si tôt

Que persiste autant

Une lune qu’un soleil