Claire Lindner

01/12/2020

À défaut de pouvoir rencontrer directement les œuvres, l’actualité artistique s’est affranchie de programmation. L’inédit aujourd’hui, c’est de faire vivre le ciel et la terre, comme un projet d’éveil de formes en souvenir.

Claire Lindner, Node 6 Mural 2017,
grès émaillé, H 43 x 20 x 11cm. Exposition céramique à la Galerie de l’Ancienne Poste en mai 2018.
Photo Anthony Girardi

Le ciel et la terre, il faut les imaginer d’art. Que ce soit eux qui bougent et plus jamais nos doigts auprès d’eux, tétanisés qu’ils sont, nos doigts au souffle coupé. Ainsi, en ce deuxième confinement – texte écrit le 20-11-2020- qui cadre si bien les temps et les espaces par des fenêtres, offrons la buée des mots aux nuages et aux installations de la céramiste Claire Lindner. Voici pour ses pièces, un poème :

Tu es
Ils sont

Elle m’a fait
Rêver les
Nuages
Au lieu
De les regarder

Ils passaient sous
Mon visage
Ils étaient froids
Et rosés

L’un faisait croire
Au bord de la mer
L’autre au lever
De soleil
Un grand jour de neige

Comme des bonbons volés
Ils se sont faits
Mâcher par des flux
Atmosphériques

Nous sommes
Vous êtes
Des tentacules surgissant
Qui accentuent courbures
Et points de déploiement

Des végétaux masqués
De teintes métalliques
Cheminent
Se cabrent, intelligents

Seraient-ils prêts
À coloniser ma
Maison ?

À l’arrêt, au mime,
Sous cette carapace
De terre
Une plante trépigne
Respire et gonfle
Son territoire
Sans graines
D’imaginaire

Claire Lindner. Petit rose