Claire Lindner
01/12/2020
À défaut de pouvoir rencontrer directement les œuvres, l’actualité artistique s’est affranchie de programmation. L’inédit aujourd’hui, c’est de faire vivre le ciel et la terre, comme un projet d’éveil de formes en souvenir.

grès émaillé, H 43 x 20 x 11cm. Exposition céramique à la Galerie de l’Ancienne Poste en mai 2018.
Photo Anthony Girardi
Le ciel et la terre, il faut les imaginer d’art. Que ce soit eux qui bougent et plus jamais nos doigts auprès d’eux, tétanisés qu’ils sont, nos doigts au souffle coupé. Ainsi, en ce deuxième confinement – texte écrit le 20-11-2020- qui cadre si bien les temps et les espaces par des fenêtres, offrons la buée des mots aux nuages et aux installations de la céramiste Claire Lindner. Voici pour ses pièces, un poème :
Tu es
Ils sont
Elle m’a fait
Rêver les
Nuages
Au lieu
De les regarder
Ils passaient sous
Mon visage
Ils étaient froids
Et rosés
L’un faisait croire
Au bord de la mer
L’autre au lever
De soleil
Un grand jour de neige
Comme des bonbons volés
Ils se sont faits
Mâcher par des flux
Atmosphériques
Nous sommes
Vous êtes
Des tentacules surgissant
Qui accentuent courbures
Et points de déploiement
Des végétaux masqués
De teintes métalliques
Cheminent
Se cabrent, intelligents
Seraient-ils prêts
À coloniser ma
Maison ?
À l’arrêt, au mime,
Sous cette carapace
De terre
Une plante trépigne
Respire et gonfle
Son territoire
Sans graines
D’imaginaire

