Je suis un poil de la terre.
Je participe à sa prise au vent.
Il me plie
Alors qu’il s’engouffre
En cet épineux,
Mon congénère.
Chaque côté qu’il caresse
L’arbre le fait dos.
Un millier de pattes
Et d’ongles ondoient
A chaque marée d’air,
Puis l’un après l’autre
Selon les postillons.
La cime soudain
S’immole de souffle,
Repose sa nuque
Autour de l’épaule voisine.
Elle crie.
Ainsi va la vie d’un poil au vent.